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émissions
Une rose et un balai, Michel Simonet
« Si tu continues comme ça, tu finiras ramasseur de poubelles » : c'était la menace que j'essayais durant mon adolescence lorsque je ramenais un bulletin scolaire généralement assorti de l'appréciation "peut mieux faire. Je n'ai pas fini balayeur, j'ai commencé !".  Nous recevons aujourd’hui Michel Simonet, marié et père de 7 enfants, balayeur dans la ville de Fribourg et auteur du recueil Une rose et un balai, best-seller dans toute la Suisse romande. Après un diplôme commercial et deux ans à l'école de la foi à Fribourg, il décide de devenir balayeur de rue, métier où il fait exception grâce à la rose fraîche attachée à son chariot d’ordures. "Balayeur de rue pour le développement intégral de l'homme", il nous livre son itinéraire et son témoignage sur son activité !
Le politique existe-t-il encore ? - Henri Torrione
Qu'est-ce que le politique ? Et surtout existe-t-il encore ? D'un côté, il semble entièrement absorbé par les questions économiques : il s'agirait exclusivement de pourvoir à la croissance, d'inverser la courbe du chômage, d'élargir le commerce par des traités transatlantiques. De l'autre côté, émettre la moindre critique à l'égard de la mondialisation et du progrès technologique est immédiatement rejeté comme réactionnaire et anti-démocratique : mais la politique existe-t-elle encore si elle n'a plus de souveraineté et se voit entièrement soumise à la fatalité des innovations imposées par les multinationales ? Enfin, les récentes présidentielles en France ont donné lieu à un spectacle où les affaires, la com' et le culte de la personnalité, résidu monarchique recyclé dans le médiatique, l'ont largement emporté sur le vrai débat autour de la chose publique, à supposer que cette chose, la Res publica, existe encore. Pour penser la politique, son essence et sa subsistance, nous accueillons aujourd'hui Henri Torrione, professeur de philosophie du droit à l'université de Fribourg, auteur de nombreux articles et fin connaisseur d'Aristote et de Thomas d'Aquin.
Rééquilibrer l'éthique - François-Xavier Putallaz
L'éthique est à la mode. C'est ce qui peut lui arriver de pire car alors elle n'est plus le déploiement original de la vitalité humaine mais un ensemble de règles, de normes dans l'air du temps. Les comités de bioéthique se multiplient, dont la mission principale semble être, sinon d'être des instigateurs, du moins des instillateurs faisant accepter par les populations des pratiques qui leur paraissaient hier intolérables. Certes, ces comités de bioéthiques empêchent, ralentissent, mais c'est peut-être malgré eux pour éviter le scandale, pour que ce qu'on appelle le progrès des biotechnologies (en fait la permissivité) s'étende peu à peu, qu'on le veuille ou non. Pour parler de l'éthique aujourd'hui et de son rééquilibrage nécessaire, nous avons avec nous François-Xavier Putallaz, professeur de métaphysique à Philanthropos et à l'université de Fribourg et membre du CIB, le Comité International de l'UNESCO.
Le mystère de l'Eglise - père de la Soujeole
« Le Christ annonçait le Royaume, et il en est sorti l’Eglise » (Alfred Lois en 1905) : il y aurait donc un écart entre ce qu’annonçait le Christ, l’Eglise telle que nous la connaissons aujourd’hui ou depuis plusieurs siècles. L’Evangile est pauvre, révolutionnaire, l’Eglise elle est riche et institutionnelle et lorsqu’on voit la Curie romaine on pourrait se demander le lien qu'il y a avec les pauvres apôtres qui suivaient le Christ à pieds sur les routes de la Galilée ou de la Judée. Alors pour s’interroger sur cette relation à l’Eglise, pour se demander si on peut aller vers le Christ sans passer par l’Eglise, nous avons avec nous le frère Benoit-Dominique de la Soujeole o.p., professeur à Philanthropos et l’un de ses pères fondateurs et de théologie dogmatique à l'université de Fribourg, auteur d'une belle et riche introduction au mystère de l'Eglise (aux éditions Parole et Silence).
L'esprit du grégorien (et son corps) - Damien Poisblaud
Dans la constitution de Vatican II, l'Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine qui doit occuper la première place comme genre sacré. Qu’est-ce que le chant grégorien ? Comment se chante-t-il ? Y a-t-il une manière propre de chanter du grégorien, qui nous remet dans le mystère de l’Incarnation ? Damien Poisblaud est là pour nous éclairer : depuis plus de 35 ans il est consacré à la recherche du chant grégorien, il a déjà fait 8 disques dont 2 diapasons d’or et a créé un ensemble de 6 et 8 chanteurs professionnels passionnés par ce chant. Nous terminerons l’émission par l’écoute de Recordare (Les chantres du Thoronet).
Les mathématiques, "honneur de l'esprit humain" - Laurent Lafforgue et Dominique Lambert
Dans un livre publié par Jacques Maritain en 1945, Le règne de la quantité et les signes des temps, René Guénon écrit : «parmi les traits caractéristiques de la mentalité moderne se trouve la tendance à tout réduire au seul point de vue quantitatif(…).On pourrait presque définir notre époque comme étant essentiellement et avant tout le « règne de la quantité ». La perte du monde viendrait de sa mathématisation : au lieu de le considérer à partir de ses qualités sensibles, tel qu’il se donne dans notre expérience quotidienne, on ne le voit qu’à travers des équations… Mais en incriminant ainsi les mathématiques, ne risque-t-on pas de passer à côté des vraies causes du mal, et de négliger ainsi la discipline qui est « l’honneur de l’esprit humain » ? Nous recevons Laurent Lafforgue, mathématicien, médaille Fields, professeur à l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques ainsi que Dominique Lambert, docteur en Philosophie et en Physique, membre de l’Académie Royale des Sciences de Belgique et du Conseil Pontifical des Sciences, professeur aux Universités N-D de la Paix et de Namur.
J.H. Newman : imaginaire et réalisme de la foi - avec Gregory Solari
Quelle est la place de l’imagination dans l’acte de foi ? L’acte de foi dans le christianisme a été pensé d’une manière originale et décalée en prenant en compte rôle de la culture et de l’imagination par John Henry Newman (XIXe siècle), prêtre anglican converti au catholicisme et auteur d’une oeuvre considérable, béatifié par Benoît XVI en 2010. Son originalité ne se borne pas à être un des plus grands théologiens des temps modernes, il est aussi musicien, romancier et il va exercer une influence décisive sur la culture anglaise. Pour parler de J.H. Newman, nous accueillons Gregory Solari, directeur des éditions Ad Solem, chargé d’enseignement à l’Institut Catholique de Paris. Il a déjà publié un livre sur Newman et Bergson (Le temps découvert), et il achève une thèse sur son oeuvre.
Libre comme Bergson - avec Dominique Pignat
On ne sait plus ce que fut Bergson à la charnière du XIXe et XXe siècle : un tournant, une soudaine évasion du bagne matérialiste, pour reprendre une expression de Claudel. Selon Charles Péguy, Bergson est l’homme qui a réintroduit la vie spirituelle dans le monde, qui se soucie de la considération du réel pur. Entretien avec Dominique Pignat, docteur en philosophie, qui a enseigné durant 38 ans au Collège de Saint-Maurice, pour nous parler de la liberté chez Bergson.
Quand le monde s'est fait nombre - Olivier Rey
Au commencement était le Verbe, il semble qu’à la fin, tout doive devenir nombre. Là où étaient les mots, les chiffres adviennent. Lorsque ce qui était à même d’orienter dans la vie a été rongé par la critique, lorsque l’expérience individuelle n’est plus à la mesure de sociétés trop étendues, trop complexes et trop changeantes, les nombres deviennent les ultimes garants de la réalité, et non seulement calibrent le monde, mais colonisent jusqu’à l’intime. On parle de quantified self. Pour aborder l’empire du nombre, rencontre avec Olivier Rey, romancier et philosophe, chercheur au CNRS en histoire et philosophie des sciences. Membre du comité de rédaction de l’excellente revue Conférence, il a publié de nombreux essais, notamment Une folle solitude, au Seuil, en 2006, avec pour sous-titre « le fantasme de l’homme auto-construit », et Quand le monde s'est fait nombre.
Platon, la philosophie et la mort - Dominique Pignat
L’immortalité de l’âme, son indestructibilité, le recours au mythe, la question du suicide, la peur de la mort. Ces grandes questions sont abordées par un philosophe au IVème siècle avant Jésus-Christ. Platon, dans un dialogue nommé Le Phédon, nous retrace les dernières heures de Socrate jusqu’au moment où il va boire la ciguë. La vie et la mort ne sont plus seulement des concepts, mais des actes. Avec Dominique Pignat, docteur en philosophie qui a enseigné durant 38 ans au Collège de Saint-Maurice, nous entrons dans ces questionnements qui traversent les âges. Et pour conclure l’entretien, le tragique chez Platon et dans la vie du Christ.